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Lier l’art et le mieux-être par une approche sensible des œuvres

Enjeux et réflexions sur le rôle thérapeutique du musée
Abstract de la communication donnée par Muriel Damien, chargée de mission collections du Musée L, lors de la conférence annuelle de l'ICOM-CECA en novembre 2023.

Le rôle et l’impact bénéfiques de l’art dans le bien-être et la santé sont reconnus depuis 2019 par l’Organisation mondiale de la santé. L’étude scientifique de l’OMS révèle que l’approche sensible et sensorielle de l’art rassemble la majorité des composantes favorisant la santé et le bien-être. Face à cet état de fait, les institutions muséales doivent se questionner sur la place accordée au sensible dans la médiation et élaborer des dispositifs de médiation qui encouragent la santé mentale et physique – en soutien comme en prévention – et contribuent aux interactions sociales.

L’outil de médiation muséale développé dans le cadre de recherches doctorales axées sur le sensible et le sensoriel permet au visiteur d’approcher l’art par le biais de l’expérience, à travers la matérialité de l’œuvres, ses formes, ses textures ou encore son essence tout en se détachant d’une approche analytique, interprétative et intellectuelle de l’œuvres. Cette médiation s’articule autour de différents outils (respiration consciente, regard attentif, attitude d’ouverture, notamment) qui permettent de se connecter au « sentir » et de vivre une expérience émotionnelle, corporelle et sensible, unique et intime.

Outre le fait que cette médiation propose d’envisager l’art sous un autre angle, la médiation sensible procure une sensation de mieux-être et se conçoit comme un moment suspendu dans le quotidien.

Conçue pour tout un chacun, la médiation sensible constitue en outre un outil thérapeutique, pour les personnes en burnout dont la sensibilité et le lien au corps sont affectés ou encore pour les enfants et des adolescents qui vivent dans un rapport désincarné au monde.

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Muriel Damien est historienne de l’art et chargée de missions au Musée L. Au sein du Group for Early Modern Cultural Analysis (GEMCA) de l'UCLouvain, elle consacre ses recherches à l’élaboration d’un outil de médiation muséale basé sur une approche sensible des œuvres d’art. Elle est à l’initiative du projet Art en corps qui propose des médiations sensibles en musée (tout public et personnes en burnout).
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