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Appel à communication | Journée d'étude "Du formalisme à l’analyse morphologique"

Nous avons le plaisir d'annoncer le lancement d'un appel à communication pour deux journées d'étude qui se dérouleront les 5 et 6 décembre 2024. Ces journées, organisées conjointement par l'Université de Namur, l'UCLouvain et le Musée L, interrogeront l’actualité du formalisme et l’avenir de l’analyse morphologique dans la recherche en histoire de l’art.

L’étude de la forme et du style a constitué la source même de la discipline de l’histoire de l’art. Depuis les Vies de Vasari jusqu’aux études pionnières de la Kunstwissenschaft, elle a été l’objet fondamental de la discipline. La fameuse génération de la « science de l’art » germanique (Riegl, Wolfflin, Warburg, etc.) lui avait en effet donné un fondement objectif et analytique tout en l’intégrant au croisement d’une approche psychologique et philosophique. Pourtant, tout au long du XXe siècle, l’étude formelle n’a cessé d’être mise en concurrence et marginalisée au sein d’une histoire de l’art qui s’est constamment élargie à de nouvelles méthodes et disciplines. Ainsi, à la suite des études iconologiques de Panofsky, s’est lentement cristallisé un dualisme entre forme et signification qui a longtemps polarisé le monde de la recherche, dualisme qui avait réservé le signifié des images au domaine de l’iconologie, et les signifiants plastiques – le monde des formes – à celui du style.  Par ailleurs, dans le cadre du « tournant paradigmatique » qui caractérise les sciences humaines depuis la fin du XXe siècle, l’ouverture et l’enrichissement de l’histoire de l’art à des approches interdisciplinaires – historiques, culturelles, sociales, anthropologiques, etc. –, a quant à elle contribué, comme l’a récemment montré Frédéric Elsig, à un autre clivage, creusant cette fois le fossé entre le monde universitaire, d’une part, et monde muséal et le marché de l’art, d’autre part. Si le monde universitaire s’est ouvert à l’interdisciplinarité et à une nouvelle quête du « sens » (une « volonté de faire “sens”, après avoir fait “signe” » pour reprendre les termes de François Dosse) – quête dont les maîtres mots sont désormais les notions de symptôme, de travail, de fonctionnement ou de performativité –, le marché de l’art poursuit sa quête de l’identification des auteurs des œuvres. Cependant, bien que le connoisseurship des débuts, réduit à la forme et au style, se soit ouvert à un intérêt réel pour la matière et la technique, il continue à souffrir d’une étiquette positiviste ou subjective dans les milieux universitaires. Même dans les milieux universitaires, la réalisation de monographie est souvent considérée comme une entreprise désuète, elle laisse la place à l’identification des réseaux d’artistes et de commanditaires, comme aussi à la réception des œuvres.

Face à cet horizon épistémologique, les journées d'étude ambitionnent de faire le point sur l’état de la recherche en matière d’analyse morphologique, à travers trois axes distincts, mais intimement liés : un axe méthodologique, un axe historiographique et épistémologique et un axe muséal.

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Modalités de soumission

Les journées d’étude se tiendront les 5 et 6 décembre 2024 à l’Université de Namur et au Musée L. Les propositions de communication ne devront pas excéder 500 mots en français ou en anglais. Elles seront accompagnées de quelques lignes biographiques. Le document est à envoyer pour le 15 juin 2024 à caroline.heering@uclouvain.be, muriel.damien@uclouvain.be et michel.lefftz@unamur.be. Les interventions ne devront pas excéder 25 minutes.

Photo : Galerie des moulages de l'UCLouvain au Musée L ©Alexis Haulot