Le Musée L a le grand honneur d’accueillir en ses murs une œuvre cinétique majeure de Pol Bury, « 49 boules de même couleur sur un plan incliné mais surélevé », acquis à l’occasion de la Brafa 2020 par le Fonds Charles Vreeken, géré par la Fondation Roi Baudouin.
Figure emblématique de l’art après-guerre et pionnier du cinétisme, Pol Bury (1922-2005) a étudié à l’Académie des Beaux-Arts de Mons. Rapidement, il adhère au mouvement surréaliste. Après la guerre, il rejoint ensuite le mouvement Cobra.
C’est en 1950, lors d’une visite de l’exposition d’Alexander Calder à la Galerie Maeght à Paris, qu’il décide d’approfondir le concept des œuvres en mouvement. Il crée les « Plans mobiles » et les « Multiplans », des compositions dont le mouvement est généré par le vent, un moteur électrique ou par l’intervention des spectateurs. Au cours de sa vie artistique, Pol Bury ne cessera ainsi d’interroger le rapport entre l’œuvre et le spectateur, invitant celui-ci à mobiliser tous ses sens pour profiter de l’œuvre. En 1955, il expose ses œuvres à Paris, aux côtés d’autres artistes pionniers du cinétisme comme Vasarely, Alexander Calder ou Jacobsen. Cette exposition, « Le Mouvement », marque le coup d’envoi de l’art cinétique.
En 1963, installé dans les environs de Paris, il se tourne vers la création de véritables sculptures tridimensionnelles, dont les formes rappellent des meubles (bibliothèque, lutrin, armoire, …). Il travaille d’abord avec des matériaux recyclés, par souci économique. Ce n’est qu’après ses premiers succès aux Etats-Unis que Pol Bury dispose des moyens financiers pour acheter ses matériaux et créer des sculptures à formes purement géométriques, explorant la gravité et l’illusion du mouvement. C’est durant cette période, en 1966, qu’il crée la sculpture « 49 boules de même couleur sur un plan incliné mais surélevé ». Il s’agit donc de l’une des premières œuvres pour laquelle Pol Bury achète ses matériaux lui-même, ce qui lui confère une plus grande qualité. En 1967, il se tourne vers le travail du métal, matériau plus flexible qui lui permet de jouer avec les formes, les surfaces et les effets miroirs. A la fin des années 60, il change d’échelle et travaille sur des sculptures monumentales, s’intégrant dans divers projets urbanistiques.
Avide d’innovation, Pol Bury ne cesse de se renouveler, en adoptant des matériaux et techniques très divers, toujours à la recherche du mouvement réel lent et presque imperceptible. A travers ses œuvres, il maîtrise le temps, hypnotisant le spectateur. Souvent pénétrées d’humour, les compositions de Pol Bury surprennent et amusent, les mouvements imprévisibles créant des sonorités, bruissements et rythmes.
Les créations de Pol Bury, d’abord louées par le monde artistique parisien et new-yorkais, lui valent rapidement une réputation internationale comme pionnier du cinétisme et maître du mouvement lent.
L’œuvre « 49 boules de même couleur sur un plan incliné mais surélevé » figure parmi ses œuvres majeures, autant par la qualité des matériaux utilisés, que par son inspiration surréaliste.
Le Fonds Charles Vreeken a pour objectif de soutenir les musées en Belgique par l’acquisition d’œuvres ou le support pour des projets qui concourent à leur notoriété.