Les cabinets de curiosités apparaissent au 15e siècle, dans l’Europe de la Renaissance. Qu’ils consistent en un petit meuble ou qu’une chambre entière leurs soient consacrés, ils réunissent toutes sortes d’objets étranges, bizarres ou exotiques : une panoplie de jamais-vu destinée à titiller notre imagination et, parfois aussi, à nourrir nos fantasmes de lointains inconnus.
Très vite, collectionneurs et savants ressentent le besoin de trier et de classer ces objets en catégories diverses. Ils distinguent ainsi les Naturalia, qui désignent des éléments issus de la nature - alors considérés comme des créations divines - comme des rostres de poisson-scie, des coraux, des coquillages ainsi que des prétendues cornes de licorne.
Et les Artificialia qui regroupent des objets fabriqués par l’homme, comme des armes ou des automates dont les cours princières sont alors particulièrement friandes.
Par la suite, les catégories s’affinent et se diversifient pour inclure entre autres des Exotica, qui regroupent des objets ethnographiques mais aussi des plantes et animaux exotiques (on y trouve donc un mélange de Naturalia et d’Artificialia) ; des Scientifica représentés par les instruments scientifiques qui accompagnent le développement sans précédent de la recherche scientifique ; ou encore des antiquités, qui témoignent à la fois du nouveau regard posé sur la période antique et de la naissance d’une nouvelle discipline : l’archéologie.
Le cabinet de curiosités du Musée L se compose d’une collection d’objets hétéroclites glanés dans les collections du musée mais aussi dans les différentes facultés de l’UCLouvain : modèles de cellules, écorché de cheval en carton, plastinat de pied, fioles de cristaux colorés, squelettes d’animaux intrigants, papillons et scarabées… Il constitue une passerelle inattendue entre notre prodigieuse faculté d’étonnement et les différentes disciplines de la recherche et de l’enseignement universitaires.